A mon sens, la maternité pour la femme est meilleure lorsqu’elle est vécue comme une relation ente son corps de femme, sa vie de femme, sa foi et son Dieu. C’est une étape supplémentaire dans sa vie d’être incarnée de sexe féminin, qu’elle peut accepter ou pas de vivre. Elle doit être une expérience qu’elle doit désirer du plus profond d’elle, en se sentant libre de le faire. Une liberté morale, une liberté médicalement, une liberté financièrement, prête psychologiquement.
Il y a un travail psychologique qui doit être fait sur une femme qui vient d’accoucher, car elle entame une nouvelle phase de sa vie, et est en phase à épouser une nouvelle vision de son corps, de sa féminité. Il y a également un travail de cicatrisation, il s’agit d’une blessure tout de même ! Puis un aspect financier non négligeable, car qu’est-ce que c’est douloureux pour une mère de ne pas subvenir aux besoins qu’elle sait bons pour son enfant ! Ce sont des informations que je crois qu’il faut considérer, mais ce n’était pas l’unique propos de ma vision sur la maternité.
En tant que femme, cet enfant que nous portons plusieurs mois, puis que nous accouchons à la sueur de notre front, de nos cris, de nos gémissement et de nos pleures, cet enfant ne nous appartient pas. Vivons-le comme un cadeau que nous offrons à Dieu et au monde, une mission de peupler la terre en don de soi. Mais cet enfant n’est pas notre propriété.
Bien sûr qu’en tant que mère il nous est demandé d’aimer cet enfant, de le chérir, de le protéger et de le cajoler. De l’éduquer et de lui fournir les règles de la société et de la vie en société, afin qu’il ne se noie pas dans des multiples informations inutiles, pour qu’il ne s’égare pas sur des chemins reculés et ténébreux sans issus. C’est par réflexe que nous le faisons, c’est même par plaisir, guidée par l’amour d’une mère. Il s’agit d’un lien fort qui unit sa mère à son enfant, un profond lien d’intimité de joie et d’espoir, mais cet être ne nous appartient pas.
En tant que mère nous lui donnons de l’amour et de l’attention, avant qu’il ne comprenne qu’il se doit de s’en donner à lui-même, de l’amour et de l’attention. Il est seulement sous notre responsabilité, avant qu’il ne devienne pleinement responsable de lui-même. Nous lui donnons en abondance le confort dont nous pensons qu’il mérite, avant que lui-même ne comprenne ce qui est profondément important et utile pour pour lui et qu’il soit désireux et capable de se le procurer lui-même. Nous lui inculquons de la morale, le hissons et le propulsons avec force vers les hauteurs, aussi haut que nous pouvons ! Nous souhaitons qu’il rallie nos causes, nos combats, qu’il défende nos territoires, tous nos royaumes construits sur des sacrifices, de l’espoir et des privations… mais par respect pour son individualité, et par respect pour son authenticité, il viendra un jour ou nous devrons lui poser ces questions : << Comprends-tu mon travail et mon rôle sur cette terre des vivants ? >>, << Comprends-tu le positionnement de notre famille ? De notre clan ? De notre Société ? De notre Pays ? De notre Nation ? >>, << As-tu trouvé ta mission de vie ? >>, <<Est-ce que cette mission te permet de te joindre à mon combat ? A notre combat ? Ce combat vers l’éternité ? >>. Et alors, quelque soit sa réponse à lui, notre réponse sera du style << Quelque soit ta réponse mon enfant, je ne m’oublierai jamais, je resterai fidèle à moi-même, mais je te porterai toujours dans mon cœur et te soutiendrai toujours de mon mieux, car tu es ma chair ! >>
Mais peut-être que le positionnement qui procure le plus de simplicité et donc de plaisir, est de ne pas conscientiser tout cela ? Peut-être que le mieux est de vivre la maternité dans la spontanéité, l’acceptation et le lâcher-prise ? D’accueillir les choses telles qu’elles sont et de savourer l’improvisation perpétuel et d’imposer ses choix de gré ou de force ? Peut-être, mais ce qui est certain, c’est que je ne suis pas de cette école !
MDMF