C’est avec une grange admiration que j’ai suivi de la première seconde jusqu’à la dernière, une vidéo disponible sur une plateforme de la place. Elle portait sur les travailleurs les plus rapides au monde que personne ne peut battre.

Déjà je suis consciente que ces personnes rapides se démarquent aussi très bien dans leur pays, et que ce n’est pas le propre des habitants de ces pays de travailler aussi vite et aussi bien. Mais elle m’a poussé à une réflexion :

  • La première étape de la réflexion qui m’est venue à l’esprit lorsque je visualisais la vidéo est la dextérité évidente avec laquelle lesdites personnes très rapides exécutaient leurs besognes. Ces tâches n’étaient pas forcément cérébrales ou intellectuelles, mais ils y mettaient tellement de l’investissement et de la rapidité qu’ils ne provoquaient que de l’admiration.
  • La deuxième étape, cette fois-ci je l’ai ressentie, est un complexe vis-à-vis de mon peuple. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer ce que je voyais à ce que je crois être fait sur le continent.

Pourquoi l’Afrique ne se démarque t-elle pas de la sorte ?! Où est notre art ?! Où est notre savoir faire ?!

Après pour une question d’honnêteté intellectuelle, je dois reconnaître que j’ai déjà eu à apprécier la rapidité d’une coiffeuse dans un marché de la place, dans mon pays d’origine, au Gabon. J’avais été agréablement surprise de la rapidité avec laquelle elle a terminé ma coiffe. J’ai également déjà vu un vendeur de street food s’exécuter rapidement pour servir ses clients au mieux, dans le même domaine, j’ai toujours été surprise de la rapidité de « maman gâteaux » (le surnom donné à la vendeuse de beignets de farine) à remplir sa marmite remplie d’huile chaude. Quelque part, c’est l’ordre même de l’humain la rapidité face à une tâche répétitive. Mais qu’est-ce qu’il en est de la volonté de développer de la technicité ?

Beignet africain pour 6 personnes - Recettes Elle à Table | Recette |  Recette beignet africain, Recette beignet, Beignets
Beignets de farine en cuisson dans le l’huile bouillante en Afrique

Dans l’envie même du développer une technicité et une rapidité, j’y vois la notion de temps et d’investissement, d’appropriation et aussi une volonté de bien faire.

L’homme africain est plein de créativité, son art artisanal le démontre. Peut-être qu’au final mon titre est juste prétentieux et c’est à moi de découvrir le savoir faire que notre terre mère regorge ? La technicité permet de répondre à certains besoins : besoin de rentabilité, besoin de se mettre à niveau devant la concurrence, besoin de satisfaire le client afin de créer une relation de confiance, un ensemble de besoins que, en y répondant, permettent une expansion et une évolution. Mais est-ce que nos artisans, et nos techniciens font face à cette réalité ? Ont-ils cette notion et cette conscience de façon de faire ? Comment expliquer un tel décalage face à ce qui se fait dans le monde ? …

L’art de natter, Afrique

Une première réponse est que le peuple Africain est distrait : il est distrait par la pauvreté, il est distrait par la mondialisation, il est distrait par des films de piètres qualité importés de l’étranger qui lui inculquent de fausses valeurs, il est distrait par une nourriture qui ralentit ses fonctions cérébrales, il est distrait par les régimes politique en place et cette distraction étouffe sa créativité. Et parce que sa créativité est étouffée, qu’il ne sait plus s’approprier de son environnement pour en sortir ce qu’il y a de meilleur. Mais suis-je au final différente d’eux ? Puisque moi non plus avec le matériel dont je dispose je n’excelle pas dans ce que je fais…

La deuxième réponse est que le peuple Africain souffre d’un complexe d’infériorité. Il est convaincu que le meilleur et le bon vient d’ailleurs. Donc il ne se sent souvent pas légitime de se battre pour affirmer ses rêves et se positionner en tant qu’acteur principal. Mais peut-on vraiment lui en vouloir de juste manifester ce qu’on lui apprit durant près de 400 ans ? Oui c’est du passé, mais les séquelles sont toujours visibles.

La troisième réponse est la non transmission de l’héritage culturel.

J’ai certainement fait énormément de généralisations dans cet article, mais vous, quel est votre avis ?

Zanzibar bans street food over cholera outbreak | CGTN Africa
Street food, quelque part en Afrique

MDMF